Ca fait plusieurs fois que je relis des bouts de mes Nuits solitaires , faudra que j'en fasse quelque chose , il faut parce que ça me tient à coeur, plus rien envie d'écrire d'autre je crois même que je n'écrirais rien d'autre après si 'jarrive à finir ça.
Y'a pleins d'idées que j'aurais trouvées intéressantes, sur lesquelles j'aurais eu envie d'écrire quelque chose , mais ça ne m'intéresse plus, ça me dégoute presque d'écrire à part ces nuits solitaires , même si elles veulent pas venir parce que ce sont mes nuits solitaires parce que c'est là qu'il y'a le plus de moi, je crois que je l'aime parce qu'il a quelque chose de convulsif aussi enfin je veut dire il se débat il voudrait s'échapper enfin...
J'ai ce texte sur le bout de la langue: il m'obsède mais je 'narrive pas à le sortir je ne sais pas par où commencer.
Je voudrais qu'il soit à l'image de mon cerveau.
Qu'il n'yait pas un peu de moi mais TOUT moi, Tout moi , je veux dire tout ce qui m'obsède délayé ou non dans d'autres choses... je sais pas ...
faudra que je m'y mette , je sais aps quand mais il faudra que je commence , que je saisisse ce texte , que je le secoue un peu , que je presse comme un citron , faudra qu'il sorte quelque chose que je l'achève que 'jarrive à achever quelque chose, pour moi pour connaître ce sentiment de chose accomplie... sinon je 'laurai toujours sur le bout de la langue.
Il se savonne depuis très longtemps. Les pensées filent avec l’eau et la sueur.
Il ne l’a pas vu entrer, il n’a entendu aucun bruit, aucun , pas une porte qui s’ouvre Peut être a-t-il laissé la porte ouverte , peut être n’a -t- il rien écouté… Ou bien elle est là depuis toujours, et même qu’elle est née ici sur le carrelage froid s’y développant en silence comme une plante carnivore, depuis ses pieds nus, jusqu’à ses yeux surpris, ses yeux , encore ses yeux. Ils sont noirs et brillent très peu : il cherche une expression dans ces deux billes , mais rien , rien , il n’ya rien.
Il tremble, pris en flagrant délit de nudité, puis déroule son corps . Ca n’a plus d’importance. Il voit son sexe flotter avec une nonchalance ridicule et ça lui donne envie de pleurer.
- Anton, comme c’est étrange, ton regard.. Tes yeux… on aurait dit
qu’ils se perdaient dans rien, dans le néant comme ça. Que t’étais mort quoi , ça m’a fichu la trouille sur le coup.
- Tu étais là ?
- tu m’a réveillé avec cette eau qui coule si fort… et puis tes yeux ça m’a surpris. J’étais encore un peu dans mes rêves .
- je suis fatigué, c’est tout.
- il est deux heures. C’est normal.
- j’avais besoin de rester dans l’eau, m’entourer de flotte...
Quelques traces de pieds humides tout le long du couloir jusqu’à la table de la cuisine. Anton , Anna .Leurs yeux plongés dans leurs tasses de café et le cliquetis des cuillères sur la porcelaine comme des cloches tristes. Les ronflements de la mère à l’autre bout de l’appartement. Ce sont, ici , au lever du soleil, les seuls signes de vie humaine.
Anna choisit un disque avec soin , comme si elle choisissait la musique de son mariage ou de son enterrement ,en les prenant un par un dans ses mains ,en lisant le nom de chaque chanson, de chaque artiste, en feuilletant les livrets de paroles , en fermant les yeux parfois pour mieux s’en souvenir. Et puis elle trouve ce qu’elle voulait. Une chanson qui fracasse d’abord la pièce pour la réveiller. Avec de l’accordéon , avec des violons , avec des guitares électriques et la voix rauque du chanteur, des balancements dans la mélodie , des syncopes vives…
Ils dansent mollement sur la chanson qui s’écoule en boucle. Elle rit beaucoup. Ils ne peuvent pas tourner comme ils le veulent: ils se cognent tout le temps sur le réfrigérateur, ou sur une chaise, ou sur l’évier. Anton ça ne le dérange pas: ça excuse sa maladresse habituelle.
Il est encore surpris, parce qu’elle l’a vu nu pour la première fois , parce qu’il danse avec elle pour la première fois. Et à un moment , il l’embrasse, Anna. Elle ne recule pas, elle approche même ses lèvres.
Il y aura encore trois baisers, très longs.
Et plus rien, juste quelques morceaux de sourires et des politesses gênées .
Commentaires :
Re: vers le large
merci ... oui je sais aps si c'est fait pour être intense , 'jai pleins de morceaux comme celui là, j'ai du mal à faire quelque chose , mais enfin ça me tient à coeur , et ej susi contente qu'il me reste un truc : de pas être éloignée de l'écriture parce que c'est pas spécialement agréable d'être dégoutée d'un truc alors qu'on pensais que ça ferait pour toujours partie de ma vie. ( j'ai ptèt envie de le faire durer parce que je me dis qu'après j'aurais plus rien envie d'écrire et cette idée m'effraie un peu : )
bises
Re: Re: vers le large
Eclat de sourire.. Olivier
olduval
vers le large
Continue, d'abord pour toi, surtout pour toi, avec peut être le rêve d'avoir quelqu'un à qui l'offrir.